mardi 17 juin 2008

Croyez-moi, ça fait mal

Il y a des siècles de ça, j'ai blogué sur un lecteur d'un grand quotidien montréalais francophone de format tabloïd (non, je ne parle pas du Devoir) qui avait vertement insulté un collègue avant de se rétracter lamentablement suite à une réplique sereine et cinglante. Bon. J'ai un autre cas pour vous.

Cette fois, le fou furieux a pris ses précautions pour ne pas qu'on puisse lui répliquer: il a envoyé une lettre dactylographiée (ça existe encore ça??? c'est très 1992, en tout cas) d'un ton incroyablement condescendant à ce même collègue pour se plaindre d'une expression mal utilisée dans un de ses textes. Nous surnommerons ledit collègue Le Kayakiste prudent, pour conserver son anonymat. Voici.


"Je vais te rendre un service mon petit bonhomme. On ne peux (sic) rencontrer longuement. On peux (sic) interroger penant (sic) pendant longtemps mais on rencontre en une seconde (...). Ast'huer (six x3), si tes (sic) trop bornç (sic) pour comprendre, reste comme ça comme un épais. PS: j'ai averti Doucet."

Moi, je compte six fautes. Pour un gars qui prend la peine d'écrire une lettre de plainte conçernant la grammaire et l'orthographe, je trouve ça, disons, spécial. Pour ne pas dire singulier.

J'aime particulièrement le "J'ai averti Doucet" à la fin. Wow. Cet homme connaît le nom de famille du rédacteur en chef, il doit fréquenter les cercles d'initiés du milieu. La prochaine fois, je suis certain que ce sera une missive avec des lettres découpées dans des revues, signée d'un nom comme Le Zodiaque Enchanté ou La Main Noire.

Mais laissons les idiots dans leur royaume, et contemplons ce (véritable) mot d'amour reçu par courriel le lendemain par un jeune journaliste nommé le Prédateur d'oestrogène: "Juste un petit mot pour te dire que j'aime beaucoup te lire, tu es professionel et très poétique tout à la fois."

Il faut de tout pour faire un monde, je vous jure.

1 commentaire:

Boum a dit…

Quelle merveilleuse lettre anonyme! Faut vraiment avoir du temps à perdre pour s'énerver de même pour une expression pas aussi douteuse qu'il le prétend... j'savais pas que le monde écrivait tant que ça aux journalistes.