samedi 28 novembre 2009

L'heure des choix

Ouille-ouille-ouille.

Chaque année, à peu près au moment ou je me demande s'il est trop tôt pour sortir le petit sapin en plastique qui traîne dans mon garde-robe (réponse: oui, c'est trop tôt, il neige même pas encore!), on me demande de dresser un palmarès des disques de l'année. En fait, personne ne me le demande, mais comme NME et La Presse le font, ce doit être obligatoire comme exercice, non? TK, j'ai complété hier la recension des albums-sortis-en-2009 que j'ai écouté cet année. Il y en a 37, et c'est un joyeux bordel: ça va du thrash metal de Slayer aux compos naives de 3 gars s'ul sofa. Comment suis-je supposé déterminer quel disque est le plus accompli quand les styles sont si différents? C'est comme si on me demandait de choisir quel dieu, entre celui des musulmans, des chrétiens et des juifs, est le meilleur. Ça ne se fait juste pas.

J'ai donc classé mes disques en trois catégories, non pas en me fiant à la provenance ou à la langue, mais selon leur degré de violence. Smooth, medium, hard, un peu comme du steak. Ça donne à peu près ça:

Hard

August Burns Red – Constallations

Alexisonfire – Old Crows / Young Cardinals

Atreyu – Congregation of the Damned

Arch Enemy – The Root of All Evil

*Architects – Hollow Crown

Converge – Axe To Fall

*Hatebreed – Hatebreed

Marilyn Manson – The High End of Low

Slayer – World Painted Blood

Thursday – Common Existence

***

Medium

AFI – Crash Love

*Arctic Monkeys - Humbug

Crash ton rock ! – Des rats parmi les loups

Exterio – L’album-monstre 2-3e parties

Green Day – 21st Century Breakdown

Billy Talent – III

Taking Back Sunday – New Again

Muse – The Resistance

Priestess – Prior To The Fire

*The Used – Artwork

Weezer – Raditude

Yeah Yeah Yeahs – It’s Blitz !

U2 – No Line On The Horizon

Metric – Fantasies

Malajube - Labyrinthes

Les Trois Accords – Dans mon corps

Jean Leloup – Milles excuses Milady

Les Denis Drolet – Chants de Plume

***

Smooth

Vincent Vallières – Le monde tourne fort

Yelo Molo – Emmène-moi kekpart

3 gars s’ul sofa – Cerf-volant

The xx – The xx

Omnikrom – Comme à la télévision

La Patère RoseLa Patère Rose

*Patrick Watson – Wooden Arms

*Pawa Up First – The Outcome

Pépé – Pépé Goes Français

Pierre Lapointe – Les sentiments humains

Bernard Adamus – Brun

Chinatown – La cité d’or

*Damien Robitaille – L’homme qui me ressemble

*Domlebo - Grand naif

Guillaume Arsenault - Geophonik

Mara Tremblay – Tu m’intimides

*Dumas – Traces

***

Ma question, maintenant: y a-t-il des disques vraiment incontournables que je devrais écouter avant de me prononcer? Il me reste deux bonnes semaines avant de remettre le texte, et j'aimerais faire un blitz de fin d'année pour me rattrapper. Le but n'est pas de faire un palmarès de ce qui est hip ou populaire; plusieurs journalistes sont capables de faire ça bien mieux que moi. J'aimerais des coups de coeur, des disques que vous avez écouté et écouté sans répit depuis janvier dernier. Y a-t-il des disques dans cette liste qui ressortent du lot à votre avis?

Et à l'inverse, avez-vous en tête des déceptions majeures (à part Green Day et U2, qui ont déjà leur place réservée dans cette catégorie)?

Parmi les répondants, je pigerai au sort le nom de quelqu'un qui se méritera un voyage dans l'espace à bord d'une fusée Soyouz russe. Valeur du prix: 25 millions$.

Faites vites!


mardi 17 novembre 2009

Un peu de mathématiques

J'ai fait des mathématiques aujourd'hui. Après avoir lu que les Américains écoutaient en moyenne 4h49 de télévision par jour, j'étais curieux de savoir combien de temps je consacrais à la musique. (Pour la télé je n'en ai aucune idée et c'est difficile à mesurer, mais je dois être autour de 10h-15h/semaine. Fiou.)

Je me suis donc fié au compteur de chansons de iTunes, l'unique logiciel qui me sert à lire mes mp3. Premier constat: ma discothèque virtuelle est modeste compte tenu de ma profession (2373 morceaux, 11,32 GO, mais j'ai beaucoup de CDs non-numérisés). La chanson la plus lue est Born and Raised d'Alexisonfire, avec 57 lectures depuis le 26 juin. J'ai 544 morceaux qui n'ont jamais été écouté au complet.

En additionnant toutes les lectures, je peux déduire que mon ordi a lu 8688 chansons depuis sa mise en service le 1er février 2009. Ça donne une moyenne de 29 chansons (et trois quarts) par jour. Si j'évalue que la toune conventionnelle dure 3:30 (la plus courte dans ma discothèque est Da-Di-Dam des Breastfeeders, 14 secondes; la plus longue est The Decline de NoFX, 18:20), ça donne un résultat de 1h45 de musique par jour, ou 12 heures et quinze minutes par semaine.

Cela en excluant ce que j'écoute dans mon iPod pendant que je voyage en transports en commun et les rares CDs qui roulent encore dans mon vieux système de son à l'occasion.

J'ai pas vraiment d'interprétation à proposer de ces chiffres, je trouvais juste ça drôle à calculer. Une heure et quarante-cinq minutes par jour, tous les jours pendant neuf mois, ça fait quand même beaucoup de musique à apprécier (ou à endurer dans certains cas, comme le nouveau Yelo Molo par exemple) pour mes tympans.

Vous voilà informés.

lundi 2 novembre 2009

A Static Lullaby


J'aimerais vous raconter l'histoire de A Static Lullaby.

C'est un groupe qui appartient à la catégorie du metalcore, donc une voix claire et une autre hurlée, du drum rapide et de la guitare technique. Au début des années 2000, ils ont connu la "gloire" dans les cercles metalcores (un style souvent confondu avec le emo, surtout à l'époque) avec un démo enregistré tout croche qui contenait trois tounes: Withered, A Sip of Wine Chased With Cyanide et A Song For A Broken Heart. Ils ont vendu 6000 copies de ce minidisque, ce qui leur a éventuellement permis de livrer en 2003 leur premier album, ...And Don't Forget to Breathe.

À partir de là, ça a déboulé. Dix-huit mois de tournée (dont un spectacle mémorable au stade Uniprix avec The Used en tête d'affiche et Killswitch Engage et Underoath en premières partie), acclamation du public... (C'est aussi à cette époque que mon ami Dom m'a fait écouter la chanson The Shooting Star That Destroyed Us All, ce qui en faisait la première chanson hurlée hyper-hard à entrer dans mon cd-player) Ils on fini par se faire repérer par Columbia, un major aux États-Unis.

C'est ici que ça se gâte. A Static Lullaby lance en 2005 le très mauvais Faso Latido, un album pénible qui élimine le screaming presque totalement. Le public pleurait la mort de leurs idoles, devenues "commerciales", et le groupe perd des fans. Encore pire: le chanteur et bassiste a un grave accident d'auto après la tournée de Faso Latido, et il décide de quitter le groupe. C'est la déchéance et un autre membre (Nathan Lindeman) mets les voiles vers d'autres cieux. Le groupe se cherche et change encore de visage après la tournée (décidément), pour finalement revenir sous la forme d'un album éponyme couci-couça (mais la critique a été bonne parce qu'ils sont un peu revenus à leur style méchant d'avant Faso-Latido).

Croyez-le ou non, un des nouveaux membres du groupe a sacré son camp après la tournée. Cette fois, les quatre gars restants se sont dits "fuck off", et ils ont juste décidé de poursuivre en étant un quatuor. Ils ont lancé l'année dernière Rattlesnake!, un album vraiment cool, brut et accrocheur en même temps, rapide et intense, comme A Static Lullaby aurait toujours dû l'être.

L'histoire de ASL confirme, à mon avis, la morale selon laquelle un groupe ne peut vendre son âme sans subir d'importants contre-coups des fans.