vendredi 8 mai 2009

De la difficulté

J'ai commencé à suivre la série En route vers mon premier gala Juste pour rire cette semaine, en reprise sur la machine-numérique-magique-qui-me-relie-à-l'Empire-illico-quand-je-le-veux. Concept: des humoristes inconnus tentent leur chance sur les planches du Cabaret et essaient de se frayer un chemin jusqu'au gala de Mike Ward prévu cet été au St-Denis. Ils sont une quarantaine au départ, il n'en restera qu'un seul à la fin; c'est comme Survivor, mais dix ans plus tard, en milieu urbain, et sans les odeurs nauséabondes. La téléréalité rêvée, quoi.

Ce qui m'a frappé dès le premier épisode, c'est la difficulté incroyablement élevée que semble représenter l'écriture humoristique. Tous les candidats ou à peu près sont passés pas l'École nationale de l'humour, une formation de haut calibre dont l'admission est très contingentée. Et pourtant, pourtant, il y a beaucoup de ces jeunes pousses diplômées qui sont loin de faire rire avec leurs blagues. Quelques rares font l'unanimité, mais la plupart offrent, après des années de formation et de rodage dans les bars, un produit à peine plus drôle qu'un sitcom d'après-midi.

Est-ce si difficile que ça d'écrire de l'humour? Ça en a tout l'air. Être drôle semble être le travail d'une vie pour un homme seul. C'est pour ça, j'imagine, que les séries comme Les Simpsons et La petite vie (merci, M. Bonheur) ont une grande équipe de scripteurs, comptant parfois une dizaine de plumes travaillant simultanément sur les mêmes gags. Combien d'heures consacrés à la rédaction d'un épisode de 22 minutes? Combien de lignes jetées au panier au fil des jours?

J'ai lu l'année dernière le texte du premier spectacle de Louis-José Houde, édité en livre sous le nom Mets-le au 3!. Incroyable, l'écriture est tout simplement incroyable. On dirait que chaque mot est compté, analysé, mesuré pour être aussi efficace que possible. C'est le genre de choses qu'on a tendance à oublier quand on s'asseoit dans notre siège du St-Denis. Que derrière le rire, il y a un effort peut-être pas surhumain, mais au moins remarquable par son degré de difficulté.

Et si derrière l'écriture humoristique se cachait aussi un défi que pourrait tenter de relever un écrivaillon en mal de stimulation professionnelle? Je fais juste poser la question comme ça.

3 commentaires:

Unknown a dit…

Claude Meunier constitue "une grande équipe de scripteurs"?

Plus sérieusement, l'humour, c'est probablement ce qui est le plus difficile à écrire, ce qui rend le fait que c'est souvent considéré comme un sous-genre plutôt frustrant pour ses artisans.

Au moins, contrairement aux autres médias, la gratification est instantanée. Quand tu fais rire, tu sais que tu as réussi ton travail. Si tu ne fais pas rire, tu sais que tu as encore du travail à faire.

Phil a dit…

woups, j'aurais dû vérifier avant d'écrire une niaiserie, merci!

Beanie a dit…

Y'avait un reportage l'autre jour sur l'École Nationale de l'Humour (sûrement à Canal D) qui montrait l'ensemble des diplômés, dans des mosaïques sur les murs, de cette école. Et maudit qu'il y en a! Et on n'en connait même pas le 1/3. Que leur arrive-t-il?

... sûrement scripteur avec François Massicotte pour 450 chemin du Golf...