Je me demande comment naissent les scandales. On dirait qu'il n'existe aucune règle logique derrière ça. Étrange, puisque même les choses les plus inusitées trouvent leur explication quelque part. Tenez, hier, il y a eu deux trombes d'eau pas loin du Vieux-Port à Montréal. Ça arrive très rarement, mais on sait pourquoi le phénomène existe, on comprend les mécanismes qui le sous-tendent.
Ce n'est pas vrai pour le scandale. Surtout quand il est médiatique.
Il y a trois semaines, j'assiste à un spectacle pour ma job, j'en fais la critique. Une ligne à la fin d'un paragraphe soulève un questionnement sur la pertinence d'un passage précis dans le show. Ça passe comme une lettre à la poste, personne n'en entend jamais plus parler, ni du spectacle, ni de mon texte. Affaire classée.
Il y a quelques jours, un collègue revient sur le sujet dans un billet. Il cite le reproche que j'avais écrit pour se questionner, à son tour, sur ce qui est acceptable ou non, moralement, dans un spectacle. Et là, la bombe explose. Le billet se retrouve sur la première page, il est repris à la télé, l'artiste se trouve plongé dans un tourbillon pas mal plus fort qu'une trombe d'eau.
Considérant que les deux textes utilisaient la même matière première, pourquoi le scandale a-t-il éclaté à la deuxième occasion, et non pas à la première? Quelle variable nous manquait-il il y a trois semaines qui est soudainement apparue pour que l'affaire prenne des proportions si démesurées?
Voilà pourquoi je m'interroge sur la polémique et, surtout, sur ses causes. Bien sûr, il s'agit ici d'un phénomène médiatique, alors on peut défiler la liste traditionnelle des accusés: sensationnalisme, incompréhension, plagiat entre les médias. N'empêche. Aucun de ces facteurs ne m'expliquent ou me donnent un indice sur l'élément déclencheur du feu de bourssaille.
La seule chose que je peux en déduire, c'est que le scandale est comme la plupart des phénomènes sociaux, donc qu'on ne peut jamais tout à fait les comprendre étant donné leur extraordinaire complexité. Chaque individu formant la collectivité a des règles et agissements différents, ainsi, il est impossible de prédire à coup sûr la réaction de l'ensemble. Au contraire des sciences naturelles, qui basent leurs résultats sur des données inéluctables, j'ai l'impression que les sciences sociales (celles qui pourraient répondre à ma question) ne sont pas assez concrètes, ou ne s'appuient pas sur des choses assez tangibles, pour trouver des réponses définitives. Enfin.
C'est un peu lourd, tout ça. Un peu de détente.
*LE SHOW DE RADIOHEAD EST DANS 2 SEMAINES!!!*
*J'AI LA TÉLÉ!*
*UNE SEMAINE AVANT LA RÉPONSE DE MATS SUNDIN!*
*UN NOUVEAU AVGN EST SORTI, ET C'EST BATMAN!*
La vie est belle, quand même.
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6 commentaires:
Non seulement c'est un Batman, mais il va y avoir une 2e partie!! Yé!!
Et voici un concours amusant du AVGN que je suis certain que tu n'as pas vu :
http://screwattack.com/AVGN/2008/DeadlyTowersHelp
Ouf, c'est poussé ton affaire.
RADIOHEAD :D
Ha ha ha!
C'est de ta faute, ce ridicule scandale?
C'est pas poussé, c'est vrai. Le monde pète une crise pour n'importe quoi maintenant. Je ne suis pas très sûre du scandale que tu racontes, mais si ça l'a rapport avec un certain humoriste je trouve ça pathétique. Non pas ton article, je l'ai même pas lu, mais l'ampleur que ça l'a prit.
Ça paraît qu'on a rien à écrire ces temps-ci dans nos journaux, normal, les vacances n'apportent rien de bon à part des histoires niaiseuses sur des prises de pêche aussi grosse qu'un chien, que dis-je un lion!
La recette de base pour un scandale c'est d'avoir en vedette une personne connue, mettant au défi un sujet politiquement correct. Tu peux avoir d'autres options, mais c'est celle-là la plus connue et surtout la plus facile.
Pourquoi on fait ça? Je répond toujours pas à ta question, mais ça va rester jusqu'à ce que le monde n'apprenne pas de s'occuper de leur affaire et de ne pas chier des tacs avec tout et rien...
Tout est question de contexte. Les gens dans la salle étaient prêts à recevoir la blague de l'humoriste en question, qui s'inscrivait bien dans l'ensemble du numéro. Ils avaient payé leur billet pour aller voir un spectacle d'humour et étaient prêts à recevoir ce type de blague dans une certaine mesure.
Même chose pour ceux qui ont décidé de lire le compte-rendu du même spectacle dans le plus vendu des quotidiens français d'Amérique jusqu'à la fin. S'ils l'ont fait, c'est parce qu'ils avaient un certain intérêt.
Là, où ça a dérapé, c'est quand des gens en dehors de ce cercle ont eu accès à cette information hors de son contexte, via entre autres Claude Poirier. C'est à ce moment-là que le scandale a éclaté, selon moi.
Le scandale ne part pas de mon article, mais le billet qui a allumé le feu citait ma critique pour appuyer son propos.
C'est vrai que l'élément vedettariat y est sûrement pour beaucoup, et le contexte aussi. Entendue dans une salle de spectacle, la blague passe plutôt bien, parcequ'on est dans le noir accompagné de 2000 personnes qui rigolent. Mais assis devant son café le matin, ça devient plus facile de s'indigner. Surtout quand un animateur télé (tout passe toujours par la télé) monte ça en épingle en demandant des excuses publiques, ce que mon collègue n'avait absolument pas osé faire, au contraire.
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